Le monteur de canne pourra s'aider des spécifications FUJI, qui indiquent un nombre d'anneaux, un espacement des anneaux par rapport au scion, ainsi qu'une taille d'anneaux.
Ces spécifications sont valables, éprouvées, et permettent de se construire des cannes sûres et fiables, et nous les recommandons pour ceux qui débutent en montage de canne.
On pourra cependant s'affranchir en partie de ces contraintes et privilégier d'autres montages, partant du fait que ces spécifications, basées sur la longueur, ne peuvent évidement tenir compte de l'action de chaque canne, voir de l'action que l'on veut donner à une blank, c'est à dire que l'on choisit un montage donné en fonction de l'action qu'il aura sur le blank, de l'usage que l'on veut faire de la canne, qui lui aussi déterminera par exemple une longueur de poignée spécifique donc un placement du premier anneau adéquat, etc …
Pour caricaturer, des micro-anneaux mono-pattes trouveront difficilement leur place sur une canne à jig (quoi que....), et inversement on ne montera pas sur une canne verticale de 1,90 le porte-moulinetau même endroit que sur une canne finesse kayack, alors que les longueurs brutes pourraient être comparables et donc à première vue correspondre à la même charte de montage.
Le montage de canne permet donc une grande liberté, une grande adaptabilité à chaque utilisateur et à chaque situation de pêche : on peut d'inspirer de cannes existantes, en corriger ce que l'on estime être des points faibles, on peut inventer de toute pièce des cannes pour son usage propre et plus être tributaire des modes qui imposent de pratiquer telle type de pêche avec tel type de longueur de canne, et se contre-disent parfois d'années en années.
En ce qui concerne les anneaux, La tendance actuelle est à un certain accroissement du nombre des anneaux, et du coup à une certaine … diminution de leur taille, points qui favoriseraient la sensibilité de la canne, sa résonance, la longueur et la précision des lancers ...
Sans être définitifs sur ces points qui sont pour certains assez subjectifs et personnels (allez trouver deux personnes d'accord sur les définitions de résonance, de sensibilité, etc relève de l'exploit), on pourra toutefois s'entendre sur quelques bases :
Un plus grand nombre d'anneaux assouplit les blanks, et permet au fil d'en épouser au mieux sa forme.
Des anneaux plus petits et plus rapprochés du blank permettent au fil d'être moins lâche, plus proche du blank, plus en tension, et donc de mieux retransmettre les impacts
De plus petits anneaux associés à des blanks légers induisent un poids moindre et donc une résonance accrue; on retiendra pour caricaturer l'image d'un pêcheur avec une canne en bois de 6 kilos et un autre avec une canne en carbone de 70 grammes, il paraît alors évident que l'un des axes possible dans la recherche de sonorité d'une canne passe par un allègement de l'ensemble, et que les anneaux participent de cet ensemble : à matériau égal de plus petits anneaux pèsent moins lourd que des gros.
À l'inverse un trop grand nombre d'anneaux bridera le fil lors des lancers en augmentant les surfaces de frottement, modifiera trop l'action du blank, et des anneaux trop petits permettront mal au noeud de raccord de passer et le fragiliseront lancer après lancer jusqu'à la casse : tout est affaire de compromis et d'étudier quels sont les besoins sur une canne donnée.
Sur une canne déstinée à lancer je privilégierai par exemple un 30 ou un 25 en premier anneau, afin de ne pas freiner le fil, ensuite un 16, un 12, quelques petits anneaux proches du blank à mesure que l'on se rapproche du scion, et un top muni d'une armature tournée vers l'extérieur, afin d'éviter les emmelages.
Attention aux micro anneaux de scion, si aux US on leur trouve des vertus quand à la résonance, à la précision et à la distance des lancers, à terme ces anneaux fragilisent quand meme le noeud de raccord, à vous de voir avec quelle section de fil et dans quelles conditions vous allez pecher...