Tuto : les pigments phosphos !
Publié : 11 mars 2016 13:46
Utilisation des pigments photoluminescence !
Dans ce tuto nous allons parler de l’utilisation de pigments photoluminescents pour customiser sa création. En effet, il y’a presque un an, j’avais eu l’idée de réaliser une canne pour la pêche du calamar sur laquelle le logo et les caractéristiques techniques seraient visibles dans le noir … Pourquoi ? Parce que je pêche pratiquement exclusivement le calamar de nuit et que je trouvais l’idée suffisamment fun et originale pour me lancer !
J’ai donc fait pas mal de recherches sur internet pour trouver les bons pigments/peintures et réaliser de nombreux essais sur des tronçons de cannes pour voir ce qu’il est possible de faire et surtout comment le faire … Je vais commencer par présenter les pigments utilisés et en quoi ils correspondent totalement à mes attentes puis, je vous présenterai sous forme de tutoriel la façon dont je les ai appliqués. Dans tout ce qui va suivre, je serai certainement un peu succinct dans mes explications afin de ne pas alourdir inutilement le tuto mais n’hésitez surtout pas à me poser des questions !
1. Quel(s) pigment(s) choisir ?!
La première des questions qui m’ai venue en tête ! Au départ, je voulais utiliser des couleurs un peu flashy de type fluorescent mais qui brille dans le noir et rapidement, je me suis rendu compte que les deux phénomènes ne sont pas totalement compatibles … ou plutôt proviennent de phénomènes physiques différents et donc de pigments (entendre matériaux) différents ! Quelques définitions permettrons d’éclairer ça :
- PHOTOLUMINESCENCE : ce phénomène nomme les matériaux qui émettent de la lumière suite à une absorption de lumière. La fluorescence et la phosphorescence sont des phénomènes photoluminescents tous les deux !
- FLUORESCENCE : bien que cela soit un peu plus complexe que ça, nous pouvons retenir que les matériaux fluorescents, comme nous les retrouvons dans les encres de surligneur, émettent de la lumière immédiatement après avoir été exposés à de la lumière. C’est-à-dire qu’ils nous paraissent plus lumineux à la lumière du jour mais qu’ils ne brillent pas dans le noir
- PHOSPHORESCENCE : Contrairement au matériaux fluorescents, les matériaux phosphorescents émettent de la lumière pendant une durée percevable après l’arrêt de l’exposition à une source lumineuse comme les aiguilles de certains réveils par exemple. C’est donc eux qui nous intéressent !
Vous me demanderez pourquoi ne mélangerions nous pas des pigments fluorescents et phosphorescents ? En effet, cela permettrait d’avoir une belle couleur flashy de jour et qui brille dans la nuit. Cela serait possible mais l’effet serait moins spectaculaire dans le noir car les pigments phosphorescents sont également caractérisés par une autre grandeur : la luminance. Cette grandeur décrit le fait que les pigments brilles pendant une période variable et selon une courbe d’intensité lumineuse rapidement décroissante puis stable pendant de nombreuses heures. Pour améliorer cette propriété, il faut avoir un fond le plus blanc possible et donc, l’ajout de pigments fluorescents colorés ne va pas en ce sens … Tout est question de compromis
Personnellement, je voulais que ça reste lumineux le plus longtemps possible donc pigments phosphorescents only !
Maintenant, vous savez un peu plus ce que nous cherchons : des pigments phosphorescents. La difficulté ne s’arrête cependant pas là … Il y’a plein de produits disponibles sur le net … Des bons, des moins bons, des chers, des pas chers et il n’est pas évident de choisir ! Personnellement, je préfère prendre le temps et, s’il faut, mettre plus d’argent et avoir vraiment un produit qui convient à ce que je recherche. Ce qu’il faut savoir c’est que tous les pigments phosphorescents ne sont pas bons pour la santé, qu’ils ont (pour certains) une durée de vie limitée, une pureté et une taille de grains variables et surtout une luminance très relative ! Le choix est donc important.
Le meilleur compromis que j’ai trouvé sont les produits disponibles sur le site phosphorescent.fr ici : http://www.phosphorescent.fr/53-pigment ... minescents. Destinés aux industriels, ces pigments phosphorescents à base d'aluminate de Strontium et d'Europium désactivés (et oui car normalement ils sont radioactifs), sont hautement performants et non dangereux. Ils ont la capacité de se charger par exposition à une source lumineuse et de restituer lentement l'énergie en brillant dans l'obscurité. Ils sont disponibles en plusieurs couleurs : vert, bleu turquoise, orange, rouge, violet, etc. et en plusieurs tailles. Cerise sur le gateau : ils ont une durée de vie de 10 à 20 ans et possèdent une grande stabilité physique et chimique (température de fusion >1300°C, parfaite tenue aux UV). Que demander de mieux ? Pas de risque pour la santé, pas mal de couleurs, résistance aux UV et grande durée de vie et tout cela en étant compatible avec nos vernis epoxy en choisissant les pigments pour solvants
De mon côté, j’ai essayé les 5-15 et les 15-35 µm de diamètre de couleurs verts et turquoises.
2. Mise en oeuvre
Passons maintenant à la partie tutoriel. Je vais vous présenter MA façon de faire qui c’est affiné au fur-et-à-mesure de mes tests. Pour cela, je vais essayé d’illustrer les étapes du mieux possible.
Déjà, cette première photo montre le résultat de jour que l’on souhaite obtenir. Cela vous aidera à mieux comprendre la suite !
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De jour, avec le premier poisson de la canne
Bon, c'est pas un calamar mais elle va très bien pour d'autres pêches ! Revenons-en au logo : blanc sur fond noir le jour
Pour obtenir ce résultat, nous allons procéder en 4 étapes successives. Étant donné les difficultés et le prix d’une impression en blanc phosphorescent, nous devons trouver une solution pour contourner le problème … La plus simple que j’ai trouvé est d’avoir le fond blanc et phosphorescent directement sur le blank et d’apposer par dessus un masque (l’autocollant) qui serait ajouré au niveau du dessin. De couleur noir, cet autocollant laisse ainsi ressortir uniquement le motif blanc phospho. Plutôt simple, non ? Mais voici ce que cela représente :
Étape 1 : Peinture du blank
La majorité des blanks du commerce ne sont pas blancs, le mien, un MATAGI T-Russel Super Seven M, était noir gloss. J’ai donc commencé par peindre la partie ou le sticker apparaitra en blanc. N’ayant pas beaucoup de matériel de peinture, après différents essais, je me suis orienté sur les bombes peintures Montana Colors avec la cap transparente basse pression. La peinture est de qualité et le blanc bien opaque. Avec la cap basse pression, il est possible de faire une couche fine bien uniforme sans avoir besoin de réaliser de retouche ensuite ! La seul précaution que j’ai prise avant peinture : un bon dégraissage de la surface à peindre avec de l’acétone.
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Dégraissage de la zone à peindre à l'acétone
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Prêt à peindre avec la peinture Montana Colors et la caps permettant d'avoir une couche de peinture fine et opaque sans retouche
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Et voilà, la zone blanche est réalisée ! Plus que quelques heures de séchage avant de passer à la suite …
Petite astuce : si vous avez fait déborder un peu de peinture sur les EVA ou le blank, tant qu’elle n’est pas sèche, elle se retire très bien avec un chiffon imbibé d’acétone
Étape 2 : Réalisation du vernis phosphorescent
Après avoir attendu suffisamment de temps pour que la peinture soit bien sèche (perso, j’ai préféré patienter 2 jours), nous pouvons passer à l’étape mettant en oeuvre les pigments ! Il s’agit de réaliser une couche de vernis époxy dans la quelle nous ajoutons des pigments durant la phase de mélange durcisseur/résine. De manière générale, plus vous ajouterez de pigment et mieux le résultat sera. Si vous ne voulez pas avoir un rendu fade et “pixelisé”, je vous recommande d’ajouter progressivement des pigments jusqu’à avoir un vernis visqueux mais tout de même applicable. Pour faciliter l’application, je réchauffais ma coupelle de vernis avec un radiateur électrique. Il devenait ainsi bien plus liquide malgré l’importante quantité de poudre.
Le choix du vernis est également très important ! J’ai fait des tests avec les flexcoat et proköte mediums. Avec le flexcoat, la poudre phosphorescente avait du mal à s’étaler de façon homogène et le rendu n’était pas à la hauteur : il y’avait quelques nuages phosphorescents au milieu d’un ciel étoilé … Par contre, avec le proköte, la poudre arrive à se répartir de façon bien homogène sur l’ensemble du vernis.
Aussi, vous vous en douterez, mais plus le grain des pigments est fin et meilleur le rendu est. Cependant, que ce soit les tailles de grains 15-35 ou 36-48 µm que j’ai essayé, dans les deux cas nous arrivons à avoir un beau résultat.
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Le matériel nécessaire à la réalisation du vernis phosphorescent : poudre phosphorescente, vernis Prokote Medium, coupelle, cuillère et pinceau
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Une fois le vernis mélangé, ajoutez une bonne cuillère de pigment !
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Il faut vraiment bien mélanger ! Ajoutez du pigment jusqu'à ce que la consistance du vernis soit à la limite d'être trop visqueuse pour être appliqué : plus il y'aura de poudre, meilleur le rendu sera.
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Appliquez le vernis généreusement. Pour avoir un beau vernis bien lisse, il ne faut pas avoir peur de faire un vernis épais. Ne vous inquiétez pas trop pour la répartition des pigments, lors du débullage, ça s'ajuste plutôt bien tout seul
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Une étape importante : le débullage ! Comme pour tout vernis long, il permet de chasser l'air emprisonné mais aussi de bien lisser l'ensemble. Le vernis ainsi liquéfié va permettre au pigment de se répartir de façon homogène
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Et voilà le résultat ! Plus qu'à laisser tourner 6h pour que le vernis prenne. Comme vous pouvez le remarquer, la poudre blanche du vernis ajoute un petit côté gris au noir du blank
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Et bien sûr, voici le rendu dans le noir ! Ça permet de vérifier que le dosage vernis/poudre est suffisant pour avoir un rendu homogène. Vous pouvez également remarquer les grosses goûtes de vernis que j'ai semé ^^
Au niveau des couleurs, vous pouvez faire des mélanges avec des motifs bi-couleurs comme la photo ci-dessous. Le vert et le bleu turquoise rendent tout les deux très bien mais l’effet est un peu plus flagrant en turquoise
Après, c’est une affaire de goût !
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Exemple d'un essai bi-color à la toute fin des étapes : tout est imaginable !
Étape 3 : Réalisation et Pose du sticker
Pour la réalisation du sticker, j’ai testé deux options qui ont toutes les deux leurs avantages et inconvénients. Je ne m’attarderai pas trop sur ce point dans cet article mais je répondrai aux questions avec plaisir.
Dans les deux cas, la première étape consiste à réaliser le logo/motif sur un logiciel de dessin tel que Gimp. Ensuite, plutôt que de faire celui-ci en noir, vous inversez les couleurs en le rendant blanc (ou transparent) et vous mettez le fond noir. Vous obtiendrez ainsi un masque où seul le motif aura la couleur du fond phosphorescent réalisé précédemment. Réglez bien les dimensions pour ne pas gaspiller trop d’encre. Pour cela, le sticker doit pouvoir faire le tour du blank afin de masquer l’intégralité du vernis phospho qui sera présent en dessous !
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Logo réalisé avec Gimp : le fond est noir, le motif transparent et les dimensions du fond permettent de faire le tour complet du blank avec un léger recouvrement afin de masquer l'intégralité du fond phosphorescent
Ensuite, la première option est d’acheter le vynil de la boutique rodhouse pour imprimante jet d’encre. Ce papier adhésif a été choisi pour sa capacité à très bien tolérer les vernis de finition utilisés et vous pouvez ainsi réaliser vos stickers à la maison et à moindre coûts. L’inconvénient principal vient de la qualité de votre imprimante … La mienne ne me permet pas d’obtenir un noir profond et net … mais le résultat sous lumière normale est bien sympa !
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Les stickers sont imprimés et prêts à être découpés et posés ! Je préfère toujours en avoir au moins deux … On est jamais à l'abri de les mettre de travers ^^'
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Une fois le sticker en place et bien marouflé (pour chasser les bulles d'air), n'oubliez pas de réaliser deux ligatures sur les côtés pour parfaire la finition et éviter un décollement du sticker pendant l'application du vernis
Suites à de nombreuses recherches sur la meilleur façon de procéder pour la réalisation d’un sticker, une autre solution est d’utiliser un plotter de découpe. Cette sorte d’imprimante découpe le motif dans une feuille de papier. Il suffirait alors de sélectionner un vynil noir de bonne qualité et cela permettrait probablement d’avoir un meilleur résultat ! Je n’ai pas exploré cette piste mais serait curieux de la faire …
Étape 4 : Réaliser le vernis de finition !
C’est fini, vous y êtes ! Plus qu’à réaliser le vernis de finition et vous pouvez passer à la suite du montage
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Le résultat définitif sur ma canne, dans le noir !
Questions subsidiaires
Je vais ici mettre les différentes questions qui m’ont été posées à propos de la mise-en-oeuvre de ces pigments. J’en ajouterai probablement au fil du temps !
1) Combien de temps l’effet dure dans le noir ? Ça dépend … Si vous êtes dans le noir total, le logo est visible assez longtemps sans être rechargé. Autour d’1/2 heure je dirais. Dans une zone portuaire et éclairée, il suffit de le recharger en même temps que la turlutte avec la lampe UV !
2) Peut-on rendre un scion phosphorescent ? Sur une canne surfacasting pourquoi pas … mais il faut que le scion soit blanc et prendre en compte que le vernis comportant les pigments est épais et lourd. Sur une canne ligth, je déconseille vraiment de le faire …
3) Peut-on faire des ligatures phosphorescentes ? Oui ! Ça fonctionne bien à condition là aussi d’utiliser des fils de couleur très très clair. Le blanc étant encore une fois l’idéal …
Conclusions
L’utilisation de ces pigments est plutôt simple et donne un effet bien sympa. Je me suis bien amusé à les utiliser ! Par contre, certaines précautions sont à prendre et il ne faut pas s’attendre à avoir une lampe torche effective toute une nuit !
Je vois pas mal de perspectives d’utilisation notamment dans le domaine du surfcasting où il suffirait de réaliser des ligatures phosphorescentes et de les recharger avec un coup de lampe UV régulièrement …
Sources
Lors de mes recherches sur les produits phosphorescents et des outils nécessaires à cette réalisation, je me suis servi de plusieurs sources de données sur internet … Voici les principales !
[1] http://www.phosphorescent.fr/pigments-p ... tique.html : Fournisseur des poudres phosphorescentes utilisées.
[2] https://fr.wikipedia.org/wiki/Fluorescence : Wikipedia, une bonne explication des phénomènes de fluorescence !
[3]http://www.futura-sciences.com/magazine ... 98/page/3/, Futura- Science, La luminescence dans tous ses états par Bernard Valeur : des explications claires et précises sur les différences phosphorescence et fluorescence.
[4] http://gimp.org : un bon outil de dessin en accès libre ! Demande une petite prise-en-main tout de même …
Dans ce tuto nous allons parler de l’utilisation de pigments photoluminescents pour customiser sa création. En effet, il y’a presque un an, j’avais eu l’idée de réaliser une canne pour la pêche du calamar sur laquelle le logo et les caractéristiques techniques seraient visibles dans le noir … Pourquoi ? Parce que je pêche pratiquement exclusivement le calamar de nuit et que je trouvais l’idée suffisamment fun et originale pour me lancer !
J’ai donc fait pas mal de recherches sur internet pour trouver les bons pigments/peintures et réaliser de nombreux essais sur des tronçons de cannes pour voir ce qu’il est possible de faire et surtout comment le faire … Je vais commencer par présenter les pigments utilisés et en quoi ils correspondent totalement à mes attentes puis, je vous présenterai sous forme de tutoriel la façon dont je les ai appliqués. Dans tout ce qui va suivre, je serai certainement un peu succinct dans mes explications afin de ne pas alourdir inutilement le tuto mais n’hésitez surtout pas à me poser des questions !
1. Quel(s) pigment(s) choisir ?!
La première des questions qui m’ai venue en tête ! Au départ, je voulais utiliser des couleurs un peu flashy de type fluorescent mais qui brille dans le noir et rapidement, je me suis rendu compte que les deux phénomènes ne sont pas totalement compatibles … ou plutôt proviennent de phénomènes physiques différents et donc de pigments (entendre matériaux) différents ! Quelques définitions permettrons d’éclairer ça :
- PHOTOLUMINESCENCE : ce phénomène nomme les matériaux qui émettent de la lumière suite à une absorption de lumière. La fluorescence et la phosphorescence sont des phénomènes photoluminescents tous les deux !
- FLUORESCENCE : bien que cela soit un peu plus complexe que ça, nous pouvons retenir que les matériaux fluorescents, comme nous les retrouvons dans les encres de surligneur, émettent de la lumière immédiatement après avoir été exposés à de la lumière. C’est-à-dire qu’ils nous paraissent plus lumineux à la lumière du jour mais qu’ils ne brillent pas dans le noir
- PHOSPHORESCENCE : Contrairement au matériaux fluorescents, les matériaux phosphorescents émettent de la lumière pendant une durée percevable après l’arrêt de l’exposition à une source lumineuse comme les aiguilles de certains réveils par exemple. C’est donc eux qui nous intéressent !
Vous me demanderez pourquoi ne mélangerions nous pas des pigments fluorescents et phosphorescents ? En effet, cela permettrait d’avoir une belle couleur flashy de jour et qui brille dans la nuit. Cela serait possible mais l’effet serait moins spectaculaire dans le noir car les pigments phosphorescents sont également caractérisés par une autre grandeur : la luminance. Cette grandeur décrit le fait que les pigments brilles pendant une période variable et selon une courbe d’intensité lumineuse rapidement décroissante puis stable pendant de nombreuses heures. Pour améliorer cette propriété, il faut avoir un fond le plus blanc possible et donc, l’ajout de pigments fluorescents colorés ne va pas en ce sens … Tout est question de compromis
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Maintenant, vous savez un peu plus ce que nous cherchons : des pigments phosphorescents. La difficulté ne s’arrête cependant pas là … Il y’a plein de produits disponibles sur le net … Des bons, des moins bons, des chers, des pas chers et il n’est pas évident de choisir ! Personnellement, je préfère prendre le temps et, s’il faut, mettre plus d’argent et avoir vraiment un produit qui convient à ce que je recherche. Ce qu’il faut savoir c’est que tous les pigments phosphorescents ne sont pas bons pour la santé, qu’ils ont (pour certains) une durée de vie limitée, une pureté et une taille de grains variables et surtout une luminance très relative ! Le choix est donc important.
Le meilleur compromis que j’ai trouvé sont les produits disponibles sur le site phosphorescent.fr ici : http://www.phosphorescent.fr/53-pigment ... minescents. Destinés aux industriels, ces pigments phosphorescents à base d'aluminate de Strontium et d'Europium désactivés (et oui car normalement ils sont radioactifs), sont hautement performants et non dangereux. Ils ont la capacité de se charger par exposition à une source lumineuse et de restituer lentement l'énergie en brillant dans l'obscurité. Ils sont disponibles en plusieurs couleurs : vert, bleu turquoise, orange, rouge, violet, etc. et en plusieurs tailles. Cerise sur le gateau : ils ont une durée de vie de 10 à 20 ans et possèdent une grande stabilité physique et chimique (température de fusion >1300°C, parfaite tenue aux UV). Que demander de mieux ? Pas de risque pour la santé, pas mal de couleurs, résistance aux UV et grande durée de vie et tout cela en étant compatible avec nos vernis epoxy en choisissant les pigments pour solvants
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2. Mise en oeuvre
Passons maintenant à la partie tutoriel. Je vais vous présenter MA façon de faire qui c’est affiné au fur-et-à-mesure de mes tests. Pour cela, je vais essayé d’illustrer les étapes du mieux possible.
Déjà, cette première photo montre le résultat de jour que l’on souhaite obtenir. Cela vous aidera à mieux comprendre la suite !
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De jour, avec le premier poisson de la canne
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Pour obtenir ce résultat, nous allons procéder en 4 étapes successives. Étant donné les difficultés et le prix d’une impression en blanc phosphorescent, nous devons trouver une solution pour contourner le problème … La plus simple que j’ai trouvé est d’avoir le fond blanc et phosphorescent directement sur le blank et d’apposer par dessus un masque (l’autocollant) qui serait ajouré au niveau du dessin. De couleur noir, cet autocollant laisse ainsi ressortir uniquement le motif blanc phospho. Plutôt simple, non ? Mais voici ce que cela représente :
Étape 1 : Peinture du blank
La majorité des blanks du commerce ne sont pas blancs, le mien, un MATAGI T-Russel Super Seven M, était noir gloss. J’ai donc commencé par peindre la partie ou le sticker apparaitra en blanc. N’ayant pas beaucoup de matériel de peinture, après différents essais, je me suis orienté sur les bombes peintures Montana Colors avec la cap transparente basse pression. La peinture est de qualité et le blanc bien opaque. Avec la cap basse pression, il est possible de faire une couche fine bien uniforme sans avoir besoin de réaliser de retouche ensuite ! La seul précaution que j’ai prise avant peinture : un bon dégraissage de la surface à peindre avec de l’acétone.
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Dégraissage de la zone à peindre à l'acétone
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Prêt à peindre avec la peinture Montana Colors et la caps permettant d'avoir une couche de peinture fine et opaque sans retouche
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Et voilà, la zone blanche est réalisée ! Plus que quelques heures de séchage avant de passer à la suite …
Petite astuce : si vous avez fait déborder un peu de peinture sur les EVA ou le blank, tant qu’elle n’est pas sèche, elle se retire très bien avec un chiffon imbibé d’acétone
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Étape 2 : Réalisation du vernis phosphorescent
Après avoir attendu suffisamment de temps pour que la peinture soit bien sèche (perso, j’ai préféré patienter 2 jours), nous pouvons passer à l’étape mettant en oeuvre les pigments ! Il s’agit de réaliser une couche de vernis époxy dans la quelle nous ajoutons des pigments durant la phase de mélange durcisseur/résine. De manière générale, plus vous ajouterez de pigment et mieux le résultat sera. Si vous ne voulez pas avoir un rendu fade et “pixelisé”, je vous recommande d’ajouter progressivement des pigments jusqu’à avoir un vernis visqueux mais tout de même applicable. Pour faciliter l’application, je réchauffais ma coupelle de vernis avec un radiateur électrique. Il devenait ainsi bien plus liquide malgré l’importante quantité de poudre.
Le choix du vernis est également très important ! J’ai fait des tests avec les flexcoat et proköte mediums. Avec le flexcoat, la poudre phosphorescente avait du mal à s’étaler de façon homogène et le rendu n’était pas à la hauteur : il y’avait quelques nuages phosphorescents au milieu d’un ciel étoilé … Par contre, avec le proköte, la poudre arrive à se répartir de façon bien homogène sur l’ensemble du vernis.
Aussi, vous vous en douterez, mais plus le grain des pigments est fin et meilleur le rendu est. Cependant, que ce soit les tailles de grains 15-35 ou 36-48 µm que j’ai essayé, dans les deux cas nous arrivons à avoir un beau résultat.
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Le matériel nécessaire à la réalisation du vernis phosphorescent : poudre phosphorescente, vernis Prokote Medium, coupelle, cuillère et pinceau
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Une fois le vernis mélangé, ajoutez une bonne cuillère de pigment !
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Il faut vraiment bien mélanger ! Ajoutez du pigment jusqu'à ce que la consistance du vernis soit à la limite d'être trop visqueuse pour être appliqué : plus il y'aura de poudre, meilleur le rendu sera.
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Appliquez le vernis généreusement. Pour avoir un beau vernis bien lisse, il ne faut pas avoir peur de faire un vernis épais. Ne vous inquiétez pas trop pour la répartition des pigments, lors du débullage, ça s'ajuste plutôt bien tout seul
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Une étape importante : le débullage ! Comme pour tout vernis long, il permet de chasser l'air emprisonné mais aussi de bien lisser l'ensemble. Le vernis ainsi liquéfié va permettre au pigment de se répartir de façon homogène
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Et voilà le résultat ! Plus qu'à laisser tourner 6h pour que le vernis prenne. Comme vous pouvez le remarquer, la poudre blanche du vernis ajoute un petit côté gris au noir du blank
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Et bien sûr, voici le rendu dans le noir ! Ça permet de vérifier que le dosage vernis/poudre est suffisant pour avoir un rendu homogène. Vous pouvez également remarquer les grosses goûtes de vernis que j'ai semé ^^
Au niveau des couleurs, vous pouvez faire des mélanges avec des motifs bi-couleurs comme la photo ci-dessous. Le vert et le bleu turquoise rendent tout les deux très bien mais l’effet est un peu plus flagrant en turquoise
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Exemple d'un essai bi-color à la toute fin des étapes : tout est imaginable !
Étape 3 : Réalisation et Pose du sticker
Pour la réalisation du sticker, j’ai testé deux options qui ont toutes les deux leurs avantages et inconvénients. Je ne m’attarderai pas trop sur ce point dans cet article mais je répondrai aux questions avec plaisir.
Dans les deux cas, la première étape consiste à réaliser le logo/motif sur un logiciel de dessin tel que Gimp. Ensuite, plutôt que de faire celui-ci en noir, vous inversez les couleurs en le rendant blanc (ou transparent) et vous mettez le fond noir. Vous obtiendrez ainsi un masque où seul le motif aura la couleur du fond phosphorescent réalisé précédemment. Réglez bien les dimensions pour ne pas gaspiller trop d’encre. Pour cela, le sticker doit pouvoir faire le tour du blank afin de masquer l’intégralité du vernis phospho qui sera présent en dessous !
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Logo réalisé avec Gimp : le fond est noir, le motif transparent et les dimensions du fond permettent de faire le tour complet du blank avec un léger recouvrement afin de masquer l'intégralité du fond phosphorescent
Ensuite, la première option est d’acheter le vynil de la boutique rodhouse pour imprimante jet d’encre. Ce papier adhésif a été choisi pour sa capacité à très bien tolérer les vernis de finition utilisés et vous pouvez ainsi réaliser vos stickers à la maison et à moindre coûts. L’inconvénient principal vient de la qualité de votre imprimante … La mienne ne me permet pas d’obtenir un noir profond et net … mais le résultat sous lumière normale est bien sympa !
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Les stickers sont imprimés et prêts à être découpés et posés ! Je préfère toujours en avoir au moins deux … On est jamais à l'abri de les mettre de travers ^^'
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Une fois le sticker en place et bien marouflé (pour chasser les bulles d'air), n'oubliez pas de réaliser deux ligatures sur les côtés pour parfaire la finition et éviter un décollement du sticker pendant l'application du vernis
Suites à de nombreuses recherches sur la meilleur façon de procéder pour la réalisation d’un sticker, une autre solution est d’utiliser un plotter de découpe. Cette sorte d’imprimante découpe le motif dans une feuille de papier. Il suffirait alors de sélectionner un vynil noir de bonne qualité et cela permettrait probablement d’avoir un meilleur résultat ! Je n’ai pas exploré cette piste mais serait curieux de la faire …
Étape 4 : Réaliser le vernis de finition !
C’est fini, vous y êtes ! Plus qu’à réaliser le vernis de finition et vous pouvez passer à la suite du montage
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Le résultat définitif sur ma canne, dans le noir !
Questions subsidiaires
Je vais ici mettre les différentes questions qui m’ont été posées à propos de la mise-en-oeuvre de ces pigments. J’en ajouterai probablement au fil du temps !
1) Combien de temps l’effet dure dans le noir ? Ça dépend … Si vous êtes dans le noir total, le logo est visible assez longtemps sans être rechargé. Autour d’1/2 heure je dirais. Dans une zone portuaire et éclairée, il suffit de le recharger en même temps que la turlutte avec la lampe UV !
2) Peut-on rendre un scion phosphorescent ? Sur une canne surfacasting pourquoi pas … mais il faut que le scion soit blanc et prendre en compte que le vernis comportant les pigments est épais et lourd. Sur une canne ligth, je déconseille vraiment de le faire …
3) Peut-on faire des ligatures phosphorescentes ? Oui ! Ça fonctionne bien à condition là aussi d’utiliser des fils de couleur très très clair. Le blanc étant encore une fois l’idéal …
Conclusions
L’utilisation de ces pigments est plutôt simple et donne un effet bien sympa. Je me suis bien amusé à les utiliser ! Par contre, certaines précautions sont à prendre et il ne faut pas s’attendre à avoir une lampe torche effective toute une nuit !
Je vois pas mal de perspectives d’utilisation notamment dans le domaine du surfcasting où il suffirait de réaliser des ligatures phosphorescentes et de les recharger avec un coup de lampe UV régulièrement …
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Sources
Lors de mes recherches sur les produits phosphorescents et des outils nécessaires à cette réalisation, je me suis servi de plusieurs sources de données sur internet … Voici les principales !
[1] http://www.phosphorescent.fr/pigments-p ... tique.html : Fournisseur des poudres phosphorescentes utilisées.
[2] https://fr.wikipedia.org/wiki/Fluorescence : Wikipedia, une bonne explication des phénomènes de fluorescence !
[3]http://www.futura-sciences.com/magazine ... 98/page/3/, Futura- Science, La luminescence dans tous ses états par Bernard Valeur : des explications claires et précises sur les différences phosphorescence et fluorescence.
[4] http://gimp.org : un bon outil de dessin en accès libre ! Demande une petite prise-en-main tout de même …